Nous, Théo et Vincent Van Gogh
A propos de ce spectacle, il peut paraître osé de parler d’auteur nouveau puisqu’il est fait , en grande partie, de lettres écrites par les deux frères van Gogh, mais la façon dont Jean Menaud, à partir de cette matière, a su réaliser son projet, monter les scènes, agencer les mots et les phrases et les remettre en forme, témoigne, sinon des qualités d’un auteur, du moins d’un talent de créateur.
Le peintre Vincent van Gogh avait donc un frère , Théo, de quatre ans son cadet. Leurs rapports furent complexes, Théo, qui aspirait aussi à devenir peintre, dut, au fil des ans, se transformer, peu ou prou, en mère nourricière pour son aîné.
La pièce commence dans la chambre de la pension Ravoux, à Auvers-sur-Oise, où vit Vincent; celui-ci vient de tenter de se suicider en se tirant une balle qui, destinée au coeur, s’est logée dans le ventre; une longue agonie commence. Théo arrive au chevet de son frère et – c’est un fait avéré – ils vont, pendant de longues heures, se parler…
Je crois, de toute ma vie, ne pas avoir commencé une chronique en disant : allez-y, courez-y, c'est à telle adresse et c'est un spectacle merveilleux ! Eh bien, toute honte bue, je le fais aujourd'hui.— Le Parisien - Marcel Jullian
C'est tout bonnement prodigieux.
...Dialogue éminemment théâtral… Difficile de résister à l'émotion. Comme dans les tragédies antiques, on a beau connaître la fin, on n'en est pas moins saisi par ce destin qui se poursuit aujourd'hui dans les ventes publiques et où le pauvre Vincent fait figure de peintre le plus cher du monde.— Le Nouvel Observateur - Guy Dumur
Tout est théâtre, ou tout peut le devenir. En portant Van Gogh à la scène, après l'avoir fait naguère pour Pasolini, Jean Menaud nous le prouve avec éloquence…La force de ce spectacle est dans son authenticité…Expérience d'une grande originalité et produit d'un travail approfondi où la passion fut visiblement maîtresse, « Nous, Théo et Vincent Van Gogh » relève d'un genre rare : l'évocation dramatique. Le sujet et son traitement théâtral sont ici intimement confondus. C'est un spectacle fort.— L'express - Philippe Tesson
Les acteurs doivent relever le difficile pari d'imposer la totalité de deux êtres à partir de fragments, d'ellipses. Aidés par un spectacle très bien construit, articulé avec finesse – et qui permet à ceux qui ne sauraient rien des Van Gogh d'en saisir le chemin – ils donnent chair à Vincent et à Théo de très pathétique façon ? Michel Derville, Théo, dans la réserve, la tension d'un mystére oppressant, Jean Menaud, Vincent, dans la violence hallucinée, le désarroi, les fulgurances visionnaires, est tout à fait impressionnant.— Le Quotidien de Paris - Armelle Héliot
Jean Menaud éclaire la folie de Vincent d'une douce lumière. Ses dérèglements ne sont jamais excessifs, mais comme inexorables. Le Christ chez Vincent n'est jamais loin. Le tournesol-soleil au-dessus de sa tête lui est auréole. Son regard brille toujours de sa sombre passion, alors que celui de Théo, emporté par sa raideur, s'éteint peu à peu. La peinture comme viatique...— Libération - Nicolas Beau
Jean Menaud et Michel Derville sont les doubles parfaits de Vincent et de Théo, de la pointe des cheveux au regard halluciné, des mains fiévreusement nouées autour d'un pinceau absent au spasme.— L'événement du Jeudi - Emmanuelle Klausner
Il se passe un événement rare. Deux acteurs font le sacrifice de leur personnalité pour devenir personnages dans un cérémonial remarquablement orchestré, tandis que s'allume et s'éteint le soleil jaune de Van Gogh…Van Gogh épuise son fantôme et nous restons hypnotisés.— Gai-Pied hebdo - Hugo Marsan
Jean Menaud est saisissant, il va directement à l'essentiel. Grâce à lui, on a mal à l'âme de vivre le drame de Vincent Van Gogh ; En Théo, Michel Derville est tout le contraire : nuancé, sobre, réservé, parfait. Avec ces deux-là, se joue une soirée qui vous retourne et vous blesse. Cà fait du bien !— Le Matin - Gilles Costaz
C'est tout simplement bouleversant— France-Inter - Guy Claisse
Jean Menaud a su jouer des pénombres, des effets de contre-jour, de l'économie des gestes, et d'une voix très singulière, rugueuse, changeante, lointaine et proche, vraie, avec une telle discrétion et une telle maîtrise, que cette "apparition" de Van Gogh est attachante. Michel Derville, en Théo, est très bien. Le succès de ce spectacle n'est pas du tout surprenant.— Le Monde - Michel Cournot